L’Islande est située à la rencontre de deux plaques tectoniques majeures. Le volcanisme islandais y joue un rôle central. Ses paysages diversifiés, tels que les champs de lave et les cratères endormis, témoignent d’une activité géologique continue. Cependant, le volcanisme islandais bien qu’impressionnant, représente aussi des défis écologiques et humains pour cette île.
Article et photographies de Damien Lafon.

L’Islande, au cœur d’une dynamique tectonique unique
L’Islande se trouve à l’intersection de la dorsale médio-atlantique et de la plume mantellique islandaise. La dorsale médio-atlantique forme la frontière entre les plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne. Elle contribue à la création de nouvelles croûtes océaniques. De plus, la plume mantellique injecte des matériaux chauds issus du manteau terrestre. Ce processus accroît l’activité volcanique dans cette région.
Cette combinaison unique explique la concentration élevée de volcans en Islande. Le pays compte environ 130 systèmes volcaniques, dont certains des plus célèbres incluent :
- Hekla : connu sous le nom de « Porte de l’Enfer » au Moyen Âge, il est l’un des volcans les plus actifs de l’île.
- Eyjafjallajökull : célèbre pour son éruption de 2010, qui a paralysé le trafic aérien en Europe.
- Katla : un volcan massif situé sous la calotte glaciaire de Mýrdalsjökull, surveillé de près en raison de son potentiel destructeur.
Le saviez-vous ?
L’Islande connaît une éruption volcanique majeure environ tous les 4 à 5 ans. La dorsale médio-atlantique traverse directement l’Islande, permettant d’observer à ciel ouvert des processus géologiques invisibles ailleurs.
Les paysages modelés par le volcanisme
Les volcans islandais ont façonné un paysage diversifié, riche en formations géologiques :
- Les champs de lave : Formés par des éruptions anciennes, ils recouvrent une grande partie de l’île. Parmi eux, les vastes plaines issues de l’éruption du Laki en 1783 restent célèbres.
- Les caldeiras : Ces grandes dépressions apparaissent après l’effondrement d’un volcan, comme la caldeira du Krafla, emblématique des hauts plateaux islandais.
- Les sources chaudes et geysers : Ces phénomènes, tels que Geysir et Strokkur, résultent de l’intense activité géothermique liée au volcanisme.
Ces paysages attirent chaque année des milliers de visiteurs. Ils font du volcanisme un atout économique majeur pour l’Islande, notamment grâce à l’écotourisme.


Une actualité volcanique marquante
Ces dernières années, l’Islande a été témoin d’une activité volcanique notable, notamment sur la péninsule de Reykjanes. En novembre 2024, le Sundhnúkur est entré en éruption, entraînant l’évacuation de Grindavík, un village côtier. Cette éruption, la septième depuis décembre 2023 dans la région, a mis en évidence les risques posés par les coulées de lave et les émissions de gaz volcaniques.
En mars 2024, une éruption au sud-ouest de Reykjavik a vu la formation d’une nouvelle faille volcanique. Ces événements illustrent la nécessité d’une vigilance constante et d’une préparation efficace face aux aléas géologiques en Islande.
Un volcanisme actif et imprévisible
Les éruptions volcaniques en Islande varient en intensité et en fréquence, mais toutes ont des conséquences marquées :
- L’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010 : Cette éruption explosive a projeté d’importantes quantités de cendres volcaniques dans l’atmosphère. Elle a fortement perturbé le trafic aérien pendant plusieurs semaines.
- L’éruption du Laki en 1783-1784 : Considérée comme l’une des plus destructrices de l’histoire moderne, elle a libéré d’importants volumes de gaz toxiques. Ces émissions ont provoqué des famines en Islande et influencé le climat mondial.
Le volcanisme islandais est également étroitement lié aux glaciers qui recouvrent une partie de l’île. Les éruptions sous-glaciaires, comme celles du Grímsvötn, provoquent des inondations glaciaires spectaculaires appelées jökulhlaups, capables de balayer tout sur leur passage.
Le saviez-vous ?
L’éruption du Laki a libéré environ 15 km³ de lave, modifiant le climat mondial pendant plusieurs années. Les jökulhlaups peuvent déplacer des blocs de glace de plusieurs tonnes à des vitesses atteignant 50 km/h.
Une ressource précieuse : l’énergie géothermique
Le volcanisme islandais ne se limite pas à ses impacts destructeurs. Il est également une ressource inestimable pour le pays, qui utilise la chaleur géothermique pour produire de l’électricité et chauffer les bâtiments. Environ 90 % des foyers islandais sont chauffés grâce à cette énergie renouvelable.
Les centrales géothermiques, comme celles de Hellisheiði et Nesjavellir, montrent comment l’Islande a su transformer un défi naturel en un avantage économique et écologique. Cette exploitation durable de l’énergie volcanique sert également de modèle pour d’autres pays.

Une responsabilité universelle
Le volcanisme islandais ne se limite pas à ses paysages spectaculaires : il révèle aussi la vulnérabilité de notre planète. Ce phénomène illustre les liens profonds entre l’activité géologique, le climat et les communautés humaines. Ces interactions complexes nous rappellent combien il est crucial de préserver ces environnements uniques, véritables témoins de l’équilibre fragile qui régit notre monde.
Le saviez-vous ?
En 2021, une éruption au Fagradalsfjall, près de Reykjavik, a attiré des milliers de visiteurs, soulignant l’intérêt grandissant pour le volcanisme islandais. Le Vatnajökull, la plus grande calotte glaciaire d’Europe, recouvre plusieurs volcans actifs, dont le Grímsvötn.
Coexister avec une nature imprévisible
Le volcanisme islandais est à la fois destructeur et porteur de vie. Il représente un pilier essentiel de l’identité géologique et culturelle de l’île. En utilisant ce phénomène naturel comme ressource et en intégrant ses enseignements, l’Islande montre comment vivre en harmonie avec une nature imprévisible. De plus, les éruptions récentes rappellent l’importance de la résilience. Enfin, elles soulignent la nécessité de coopérer face aux forces naturelles qui modèlent notre planète.

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