Parmi les espèces emblématiques de l’Australie, le koala (Phascolarctos cinereus) occupe une place particulière. Ce marsupial arboricole, reconnaissable à sa fourrure grise et à son nez proéminent, vit principalement dans les forêts d’eucalyptus de l’est et du sud-est du pays. Pourtant, malgré son apparence paisible, l’espèce est confrontée à de nombreux défis environnementaux menaçant sa survie.
Article de Damien Lafon et photographies de Svetlana Markoff

Une adaptation parfaite à la vie arboricole
D’une manière remarquable, le koala possède une morphologie parfaitement adaptée à son mode de vie. Grâce à ses griffes puissantes et ses membres robustes, il grimpe aux arbres avec aisance. De plus, ses pattes postérieures opposables offrent une prise optimale sur les branches. En outre, ses doigts scindés en deux groupes facilitent la préhension du tronc.
Essentiellement, son alimentation repose presque exclusivement sur les feuilles d’eucalyptus. Celles-ci contiennent des toxines que le foie du koala détoxifie efficacement. Cependant, leur faible valeur nutritive impose un mode de vie extrêmement économe en énergie. Ainsi, un koala dort en moyenne 18 à 22 heures par jour pour limiter sa dépense énergétique. Ce rythme de vie lent est essentiel à sa survie.
Par ailleurs, chaque individu dispose d’un territoire qu’il marque grâce à des sécrétions odorantes. En règle générale, les mâles dominants exercent une influence sur un groupe de femelles, mais les interactions sociales restent limitées en dehors des périodes de reproduction. En particulier, les koalas communiquent principalement par des vocalisations graves, semblables à des grognements, qui leur permettent d’établir leur présence et d’attirer des partenaires.
Reproduction des koalas : un cycle particulier
Comme tous les marsupiaux, le koala donne naissance à des petits immatures qui poursuivent leur développement dans la poche ventrale de leur mère. Environ 35 jours après la gestation, un nouveau-né de la taille d’un haricot migre vers la poche marsupiale, où il s’accroche à une mamelle. Pendant six à sept mois, il y reste avant d’en sortir progressivement. Durant cette période, il commence à consommer une substance semi-liquide appelée « pape », issue des excréments maternels, qui facilite la transition vers le régime à base d’eucalyptus.
Généralement, la maturité sexuelle est atteinte entre deux et quatre ans. Pour marquer leur territoire, les mâles dominants frottent une glande odorante située sur leur poitrine contre les troncs d’arbres. De manière récurrente, les affrontements entre rivaux sont courants pendant la saison des amours. En revanche, les femelles, plus discrètes, donnent généralement naissance à un seul petit par an, ce qui limite le renouvellement de la population.
Pourquoi sont-ils menacés ?
Autrefois abondant, le koala voit aujourd’hui ses effectifs diminuer. D’une part, plusieurs facteurs menacent sa survie, notamment la destruction de son habitat. D’autre part, l’expansion urbaine, l’agriculture intensive et les incendies de forêts réduisent considérablement son territoire. Par conséquent, la fragmentation des forêts oblige les populations à traverser des routes, augmentant ainsi le risque de collisions avec les véhicules.
Par ailleurs, les maladies constituent une autre menace sérieuse. En particulier, la chlamydiose, une infection bactérienne, touche de nombreux individus et provoque des symptômes graves comme des infections urinaires, des troubles oculaires et, dans certains cas, la stérilité. De surcroît, le stress environnemental affaiblit leur système immunitaire, les rendant plus vulnérables aux maladies.
En outre, le changement climatique accentue leur vulnérabilité. Les vagues de chaleur intenses provoquent une déshydratation et augmentent la mortalité. Parallèlement, la sécheresse limite la croissance des eucalyptus, rendant la nourriture plus rare. De plus, le manque de précipitations peut réduire la qualité nutritionnelle des feuilles d’eucalyptus, forçant les koalas à parcourir de plus longues distances pour se nourrir.
Le saviez-vous ?
Les koalas ne boivent presque jamais d’eau. Ils s’hydratent principalement grâce à l’humidité contenue dans les feuilles d’eucalyptus. En période de sécheresse, certains sont toutefois observés en train de boire directement à des sources d’eau.


Conservation des koalas : quelles solutions ?
Face à cette situation préoccupante, des initiatives de protection se multiplient. Ainsi, des réserves naturelles sont mises en place pour préserver leur habitat. Également, des corridors écologiques facilitent les déplacements entre différents sites boisés, réduisant ainsi les risques de consanguinité. Ces passages verts sont essentiels pour éviter l’isolement des populations et garantir une diversité génétique suffisante.
Par ailleurs, des programmes de soins permettent de réhabiliter les individus blessés ou malades avant leur retour dans la nature. En Australie, des hôpitaux spécialisés pour koalas soignent chaque année des centaines d’animaux victimes de maladies ou d’accidents. Parallèlement, la recherche sur les vaccins contre la chlamydiose progresse, offrant un espoir pour les populations touchées.
En complément, l’implication du grand public joue un rôle crucial. Plus précisément, les campagnes de sensibilisation encouragent la protection des habitats et la limitation des activités nuisibles. De plus, les dons et l’adoption symbolique de koalas contribuent à financer ces actions. Enfin, certains gouvernements locaux imposent des réglementations plus strictes pour protéger les forêts d’eucalyptus et empêcher leur conversion en terres agricoles.
Le rôle écologique des koalas
Au-delà de leur importance culturelle et touristique, les koalas jouent un rôle essentiel dans l’écosystème forestier australien. En effet, en se nourrissant des feuilles d’eucalyptus, ils contribuent à la régulation de la végétation et au maintien de l’équilibre de leur habitat. De surcroît, leur présence influence également la structure des forêts, ce qui impacte d’autres espèces animales et végétales.
Toutefois, la diminution des populations de koalas perturbe cet équilibre naturel. Par conséquent, moins nombreux, ils ne consomment plus autant de feuillage, ce qui peut favoriser la prolifération de certaines plantes et modifier la dynamique des écosystèmes locaux.
Quel avenir pour les koalas ?
Malgré les menaces pesant sur les koalas, les efforts de conservation permettent d’espérer un avenir plus stable pour l’espèce. Certes, les progrès scientifiques et la mobilisation collective jouent un rôle clé dans leur survie. Toutefois, une vigilance constante reste nécessaire afin de garantir la préservation de ce marsupial unique.
Ainsi, les stratégies de conservation doivent s’adapter aux défis climatiques et environnementaux à venir. En ce sens, des actions à long terme, telles que la reforestation et la gestion durable des espaces naturels, sont essentielles pour assurer la survie des koalas. Finalement, la coopération entre scientifiques, gouvernements, associations et citoyens sera déterminante pour inverser la tendance actuelle.
Le saviez-vous ?
Chaque koala possède des empreintes digitales uniques, similaires à celles des humains, ce qui complique l’identification par les enquêteurs en cas de présence sur une scène de crime !

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